L’aventure des Éditions RIC de Patrick LECOINTE
Ce n’est pas un hasard si j’ai commencé à écrire des romans d’espionnage. En janvier 2009, de retour de Moscou où j’avais été chez un ami russe, un homme d’affaires dont les bureaux étaient situés à 500 mètres de la Place Rouge et qui voulait des audits sur la vente en Russie de produits de luxe, j’ai décidé d’écrire mon autobiographie. J’y pensais depuis longtemps dans les allers et retours en avion. Et puis à la demande de mes deux enfants, qui savaient bien que mon passé avait été agité et que j’avais pas mal bourlingué en Afrique Noire, où j’avais même vendu des vins fins (la grande époque), je me suis décidé ! De retour en France, après l’Afrique, j’avais fini par bosser dans les assurances (le porte-à-porte, une véritable école de la vie), puis avec une grande librairie de la Côte d’Azur ; les salons du livre, le contact humain, les tendances du marché, ça me plaisait ! En décembre 2009, je me suis lancé dans l’écriture. Un premier ouvrage « Opération Mangana Diamond » me permit de lancer la Collection Rick avec mon héros au grand cœur Rick MONTTANA. Depuis, une dizaine de titres ont défilé et je ne sais plus très bien qui je suis : Rick Monttana, comme le stipule ma carte d’identité et mon chéquier, ou bien Patrick LECOINTE, comme l’affirme l’Etat Civil ! Entre-temps j’ai croisé la route de Sergueï KOLESSNIKOW, romancier et essayiste de talent, avec un petit côté non conformiste et fonceur qui m’a séduit. Nous avons d’ailleurs écrit des titres ensemble. Il est devenu un partenaire et un ami dans cette difficile aventure de l’édition, coopérant également avec moi et quelques amis dans le Canard Rebelle, le journal des auteurs indépendants, notre propre media (2 à 3 parutions par an) : un support gratuit que nous distribuons de Cannes à Menton.
Ce journal hors normes est très apprécié et contribue à nous faire connaître, de même que les articles de la presse locale (Nice-Matin), ou les radios indépendantes, quelques passages sur FR3 aussi. Mais la réussite vient surtout d’un travail de Titan, au niveau de la diffusion (dans les Maisons de la Presse davantage que dans les librairies, surchargées de titres), des dédicaces, de la recherche des partenaires commerciaux et de la gestion des auteurs et des nouveautés.
Les Éditions RIC n’éditent que des coups de cœur, mais l’auteur a alors l’avantage que son éditeur soit aussi diffuseur et agent littéraire. Sans véritablement le vouloir, nous avons fini par développer, outre la série espionnage et policiers, plusieurs pôles autour des départements histoire, essais, littérature enfants, témoignages, fantastique… Nous avons ainsi édité la relation du plongeur qui a identifié l’avion d’Antoine de Saint-Exupéry, les souvenirs de Valère, poilu de la guerre de 14/18, un soldat de 2ème classe qui a lui-même écrit ses souvenirs (ce qui est rarissime), America Akbar ! un roman d’espionnage exceptionnel et prémonitoire sur le terrorisme et l’utilisation des drones, La bibliothèque d’Alexandrie, etc. Nous avons également ouvert un département cinéma pour intéresser des producteurs à la réalisation de téléfilms à partir de nos scénarios (cf. reportages FR3 sur Valère et sur 3 orchidées pour Irina, en ligne sur le site des éditions RIC).
Rien qu’en 2015, neuf titres auront vu le jour, dont la saga en cinq volumes de Louis, un républicain au siècle des révolutions, qui démarre sur les chapeaux de roues : c’est un succès phénoménal ! L’outil expliqué aux savants ou l’Anti-Darwin, qui vient de sortir en 2016, suit le même chemin… Voulant maîtriser tous les maillons de la chaîne, j’ai créé un réseau de diffusion (à ce jour 100 dépôts de ventes sur 4 départements).
Mon choix de l’imprimerie Copy-Media s’avéra judicieux ; j’ai obtenu de la part de toutes leurs équipes un travail exceptionnel. Au demeurant, mon interlocutrice Elodie a un rôle dans le huitième opus de la Collection Rick : Un Dakota pour Libreville. Ce petit roman très sympa bouge à toute allure. On s’évade pour quelques heures de lecture-bonheur, tout en apprenant par la bande pas mal de choses sur l’Afrique et la géopolitique !
Dans un secteur sinistré, celui du livre imprimé, alors que les librairies ferment les unes après les autres, nous progressons au contraire avec aujourd’hui une vitesse de croisière d’un titre toutes les six semaines et une trentaine de titres au catalogue. Ce qui est fabuleux c’est la liberté totale que nous avons de nos choix éditoriaux. Comme le dit Sergueï la crise du livre ce n’est pas seulement une crise de la demande (problèmes de fins de mois et dépendance aux écrans), mais également une crise de l’offre, qui présente un moule unique, voire une pensée unique, alors qu’il y a pléthore de lecteurs insatisfaits qui peinent à trouver ce qu’ils cherchent dans l’océan des parutions soi-disant nouvelles !
Ce métier, c’est marche ou crève, mais ça me plaît ! On donne le meilleur de soi-même et malgré les coups du sort, on se relève et on s’y recolle ! Les rencontres, le brassage des points de vue, les projets nouveaux qui nous portent, nos rêves qui nous précèdent et nous insufflent la force de continuer… quand on se retourne et que l’on mesure le chemin parcouru, on est étourdi ! Que l’aventure continue !! Passion… passion toujours !!!
Rick Monttana, alias Patrick LECOINTE
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