« ALEXIS VASSILKOV ou la vie tumultueuse du fils de Maupassant » sont deux histoires extraordinaires aussi invraisemblables l’une que l’autre : l’histoire du héros d’un côté et l’histoire du livre de l’autre.
Ces deux histoires hors du commun sont le fruit de rencontres, d’heureuses conjonctures, d’une brouille, et de talents réunis autour du projet d’un entêté.
Après plus de trois ans d’écriture sur deux tables circulaires, une petite table basse en osier dans un appartement de Créteil et une table de jardin métallique dans le village jurassien de Cuttura, les aventures d’Alexis, comme tous les livres, se matérialisaient sous la forme d’un épais manuscrit.
Comme tous les auteurs, j’étais sûr qu’il intéresserait les éditeurs et pourquoi le taire, les plus renommés parmi les plus grands. Je ne les citerais pas, tout le monde les connaît.
Jamais, je ne franchis la barrière d’accueil de cette douzaine de prestigieux éditeurs. Douze fois je laissai le précieux manuscrit entre les mains de l’hôtesse qui transmettrait au service concerné. Las ! les mois passaient et je recevais douze lettres stéréotypées que tout auteur débutant reçoit :
« Sans porter de jugement sur la qualité de l’écriture ni sur celle du récit, Alexis Vassilkov n’entrait pas dans la ligne éditoriale de l’éditeur ».
Dont acte !
Client de La Griffe Noire à Saint-Maur-des-Fossés depuis des années, j’avais donné mon manuscrit à Jean-Edgar Casel l’un des deux associés de la librairie avec Gérard Collard.
Jean-Edgar trouva le manuscrit intéressant. C’est son avis qui déclencha ma détermination de le faire paraître.
Nous étions en mars 2014.
En un mois je me déclarai auto-entrepreneur et éditeur et j’entrepris au pas de charge de terminer les nombreuses démarches administratives et techniques nécessaires.
Le même et unique personnage était devenu éditeur de circonstance au service d’un écrivain fortuit.
Brouette éditions naquit le 1er avril 2014 avec son logo.
C’est ici qu’intervint Élodie responsable de l’imprimerie Copy-Media que j’avais choisie après une enquête auprès d’une quinzaine d’imprimeurs.
Je n’ai eu qu’à louer le professionnalisme, l’efficacité, la fiabilité et la gentillesse de l’équipe de Copy-Media.
Perfectionniste, je voulais leur rendre un fichier impeccable, à la typographie irréprochable, sans fautes et sans co(q)uilles dans une mise en pages parfaite.
Bibliophile depuis mon adolescence, j’ai vécu de nombreuses amours tragiques et passionnées avec les livres. Parmi les collectionneurs, le bibliophile est sans nul doute l’un des plus toqués d’entre eux. Je ne vous livrerais pas ici les contorsions parfois inavouables que j’ai exercées pour assouvir ce vice et obtenir l’objet de mes convoitises : l’exemplaire unique que personne ne possédait. Tous les bibliophiles me comprendront !
Mille fois j’ai fait relire « Alexis Vassilkov » par des amis spécialistes confirmés. Avant de livrer le fichier final à Élodie, j’ai lu, relu, mot à mot chaque ligne du livre.
Féru de typographie j’ai beaucoup appris de détails primordiaux que j’ignorais.
En particulier j’ai retravaillé la coupure des mots et découvert la notion de « gris typographique » essentielle pour rendre la lecture agréable.
J’ai appris qu’il existait plusieurs sortes de tirets dont le « tiret quadratin » et le « tiret demi-quadratin » d’une importance capitale pour les dialogues, les énumérations…
J’ai beaucoup appris des secrets typographiques que j’ai mis en application.
On ne s’improvise pas éditeur.
Fin avril 2014 le tirage initial de 500 exemplaires sortait des presses de Copy-Média à Mérignac sous deux aspects: un grand format de 362 pages et un format de poche de 400 pages.
Le résultat technique de l’imprimeur était irréprochable, nonobstant les petites erreurs de mon fait que j’avais encore laissé échapper.
Mes amis trouvaient le livre « génial » et les amis de mes amis également !
J’étais éditeur, certes ! mais je n’étais ni distributeur ni diffuseur.
Jean-Edgar Casel eut un coup de cœur pour « Alexis » qu’il accueillit dans sa librairie et m’invita au mois de juin au salon du livre Saint-Maur en poche organisé depuis de nombreuses années par la librairie de La Griffe Noire en partenariat avec la municipalité.
En deux jours, j’avais dédicacé… 22 exemplaires entouré par une floppée de pointures de la littérature devant lesquelles se pressaient des files impressionnantes de lecteurs.
L’année suivante fut une espèce de traversée du désert. Plusieurs fois par semaine je frappai à la porte de libraires indépendants de Paris, de sa périphérie et à l’occasion en province au gré de mes voyages, en leur proposant de prendre mon roman en dépôt. L’accueil fut courtois et je n’essuyai que deux rebuffades humiliantes que je préfère oublier.
À La Griffe Noire, le livre se vendait discrètement. D’un naturel timide je croisai furtivement Gérard Collard affairé comme une fourmi entre les rayons de sa librairie sans que nous échangions plus qu’un « bonjour ».
De nouveau je fus invité à Saint-Maur en poche en juin 2015. À ce moment, Gérard Collard n’avait toujours pas mis son nez dans « Alexis Vassilkov ».
Et puis l’été passa. J’étais un peu découragé de ne pas trouver le moyen de diffuser mon roman.
Puis vint le 3 septembre : coup de tonnerre dans le landerneau ! Gérard Collard avait lu le livre durant l’été et en était tombé fou amoureux.
Dans une vidéo de dix minutes il couvrait le livre d’éloges n’hésitant pas à le déclarer « Livre de la rentrée » et même à le consacrer « livre de l’année ».
Gérard Collard couvrit La Griffe Noire de calicots à la gloire d’Alexis Vassilkov et il en parla dans les mêmes termes dithyrambiques sur France 2 avec Marina Carrère d’Encausse, sur LCI et sur France info, avec Valérie Expert.
Le résultat ne se fit pas attendre.
Sous l’affluence des commandes exponentielles la boîte mail de Brouette éditions expira et je dus en urgence en créer une seconde.
À La Griffe Noire les ventes décuplèrent.
Grâce à l’équipe de l’imprimerie Copy-Media que je prévenais parfois à la dernière minute pour un nouveau tirage nous n’avons jamais été en rupture de stock.
Fin janvier 2016, j’avais constitué un réseau d’environ 300 libraires indépendants en France, en Belgique, en Suisse et au Canada.
À coups de 500 exemplaires pour chaque tirage nous avons dépassé les 6 000 ce qui est paraît-il un exploit pour un roman autoédité.
J’ai passé une partie de mes nuits à confectionner des colis que je portais à la poste le matin.
Un autre coup de tonnerre retentit sous la forme d’un appel téléphonique de Véronique Cardi, directrice générale du Livre de Poche (Hachette). Elle avait lu le livre sur les conseils de Gérard Collard et me proposait un contrat d’édition pour que « Alexis Vassilkov » soit publié dans sa collection au mois de mai 2016. Avec ce contrat, elle en proposait un second concernant les droits audiovisuels.
Encore une fois je voudrais que toute l’équipe de Copy-Media trouve ici l’expression de ma gratitude.
Encore une fois je voudrais louer leur professionnalisme et leur efficacité.
Nous avons vécu une intense aventure, en parfaite entente et sans un nuage.
« Alexis Vassilkov » va poursuivre son chemin.
J’ai d’autres projets littéraires et je continuerais à solliciter Elodie et toute l’équipe de Copy-Media pour les réaliser.
Bernard PROU
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