Personne, dans la famille, n’avait entendu parler de ces cinq petits carnets à la couverture bleu nuit, sans marque distinctive, retrouvés il y a peu, liés entre eux par un banal élastique au fond d’un carton de documents administratifs voués à la déchiqueteuse.
Couverts d’une écriture serrée, celle de Mad, ils sont à la base de ce livre qui se veut avant tout une saga familiale: l’histoire en direct d’une séparation entre deux jeunes époux pris dans les tourments de la seconde guerre mondiale et confrontés aux difficultés quotidiennes de la vie en camp de prisonniers et sous le régime de l’occupation.
Deux jeunes enfants sont au cœur de cette histoire, France et Alain.
La plupart des acteurs cités dans ce livre ont disparu, certains depuis bien longtemps, mais leur souvenir, toujours présent, reprend des couleurs à la lecture de cette chronique qui couvre trois années de guerre : 1940, 1941 et 1942.
Une abondante iconographie, des repères chronologiques et historiques, mais aussi l’utilisation de quelques unes des centaines de lettres échangées par Mad et Louis pendant cette période ont permis de donner un cadre concret à l’action, lente et désespérante, en respectant les règles du drame classique. Il y a eu un avant et il y a eu un après, esquissés ici à grands traits.
Aussi cet ouvrage est-il dédié à nos parents qui ont tant souffert de ce XXème siècle, marqué par de si nombreux drames et par tant d’épreuves douloureuses, qu’ils ont surmontés avec foi, détermination et courage.
En sortant de l’oubli ces cinq petits carnets nous rentrons de plein pied dans l’intimité simple et chaleureuse d’une famille qui a trouvé dans cette épreuve le creuset de son unité et de sa solidarité.