Dans Haguenau occupée, il y avait beaucoup de soldats allemands qui ne voulaient pas être militaires. Ils n’aimaient pas Hitler. Ils étaient gentils avec nous les jeunes. On n’avait pas peur d’eux du tout. Ils nous laissaient jouer. On s’amusait, insouciants, à escalader leurs canons. On ignorait tout des atrocités qui avaient lieu. On ne savait rien des camps. Personne ne savait rien, ne voyait rien. Même mes parents ne savaient rien de l’extermination massive des juifs. Encore aujourd’hui, je pense que ces militaires gentils dont je parle ont été incapables d’avoir commis de telles atrocités. Mais je ne sais pas s’ils savaient. Je sais seulement qu’ils n’étaient pas méchants avec nous, et qu’ils ont rudement tenu tête à toute l’armée américaine au moment de la débâcle finale. […]
Ecrire un livre est l’instant de grâce, le moment privilégié. Le plus dur vient après : régler les formalités administratives y afférentes, l’imprimer, le vendre aux librairies et sur le web, organiser les rencontre...