Quand donc me vint l’idée de ce livret ? Je dirais très soudainement, du souffle de l’esprit probablement, un dimanche de Pentecôte. J’avais alors soixante et onze ans et il arrivait que vous, mes enfants, me posiez des questions sur des cousins ou parents dont vous ignoriez la filiation ou que vous, mes petits-enfants, vous vous intéressiez à mon enfance. A vrai dire, de mon côté, je vous pressais parfois d’écouter quelques anecdotes anciennes. Je venais de régler deux problèmes qui me tracassaient depuis longtemps, la vente du terrain du Triolet et la donation-partage entre les enfants (première tranche). Je décidais de me lancer timidement dans ce projet ne sachant pas si j’aurais le temps de le mener à bien. J’ai écrit quelques articles de médecine, j’ai beaucoup écrit de vers, la majorité en alexandrins (je trouve ce rythme particulièrement chantant) mais je n’ai jamais écrit de livre, par paresse peut-être, mais surtout à cause d’une formation assez exclusivement scientifique qui explique certaines difficultés que j’ai à m’exprimer en prose. Annie tient de son père un style »épistolaire » qui aurait été plus adapté à cette tâche. Sachez qu’au Baccalauréat je faillis être collé en français et en philosophie (frôlant la note éliminatoire…) sur des sujets qu’on avait pourtant travaillés pendant l’année ! L’épreuve d’écrit de l’Internat me coûta deux concours, alors que j’avais de l’aisance et d’excellentes notes à l’oral. Serait-ce donc ici la revanche du littéraire sur le scientifique ? Vous en jugerez.
Après l’impression chez vous de ce quatrième livre, je tiens à vous redire toute ma satisfaction pour vos qualités professionnelles ainsi que pour la gentillesse et la compétence de toute votre équipe.
Travail...