C’est dans la Chevrolet Bel AIr de mon oncle que nous fîmes le voyage jusqu’à Bel-Abbès. En chemin, je montrais à Nicole les villages que nous traversions, La Sénia, Valmy, Le Tlélat, Oued Imbert, Les Lauriers Roses, Les Trembles, Prudon, autant de lieux qui me rappelaient les déplacements en car lors des championnats de foot avec le SCBA dès l’âge de quatorze ans, en minimes puis en première seniors. Tous ces souvenrs inoubliables, et même ceux qu’il fallait oublier, remontaient du fond de ma mémoire. J’étais heureux dans cette voiture la main de ma femme dans la mienne. Je savais ma vie devant moi. Nicole qui s’extasiait devant les champs dénudés jaunes et le ciel si bas, presque blanc, ne disait pas un mot. Elle souriait et s’essuyait discrètement le front. Etrangement, elle ne semblait pas incommodée, même lorsque mon oncle s’arrêta devant le bar d’un village et que la chaleur nous écrasa comme une masse en sortant de la voiture.
Je pensais que faire éditer un livre était une aventure compliquée et financièrement douloureuse. J’ai été heureusement surpris de la facilité et de la rapidité avec laquelle j’ai réalisé ce projet en m&...