C’est de l’une de ces cours ouvertes vers le beau ciel de la méditerranée que tout a commencé.
Etait-ce réel ou l’enfant eut-il besoin de reconstruire cette histoire.
C’est que la douleur de la mort et de l’arrachement à ce pays, que l’enfance magnifie, doit se résoudre en cet arrangement avec la réalité.
C’est ainsi que l’enfant avance. De son coin de paradis à cette jungle, il se perd entre cancre bien caché et excellence pour le regard des autres.
Un demi-siècle où cette histoire est bousculée par tant d’autres. Celle de cette femme qui lui demande de défendre ce père qui lui refusa d’être enfant, celle de cet enfant autiste que seul les couleurs des papillons ramènent quelquefois à la vie, celle de Fernand et de ces chiffres verts se succédant sur son poignet décharné et celle de son maître aux cheveux blancs l’invitant pour un dernier verre avant que de quitter la vie.
Ces années pour s’éloigner de la peur et courir résolument vers la vie.
C’est que l’enfant aura toujours cette étoile tout là-haut.
Zeus en effet avait gardé une place de choix pour Phillipidès, ce combattant qui alla annoncer à Athènes la victoire de Marathon.
Et Phillipidès veillera longtemps à cet enfant dont on dit qu’il courut avant que de marcher.